La traduction, que les romantiques pratiquent abondamment, concourt à mettre en œuvre un horizon philosophique et culturel complexe. Elle permet de potentialiser les œuvres en les ouvrant à leur sens universel. Celui-ci est ce qui constitue la norme de la traduction au détriment de l’intention de l’auteur et de la compréhension du lecteur. Du point de vue dynamique de la culture romantique, la traduction est le moyen qui permet de transformer une œuvre close sur elle-même en une tendance à se (...) rapporter à l’infini. La traduction, en cultivant l’idée d’universel, prépare le dialogue polémique sur l’universel qu’accomplit la critique. Elle est moins la trahison de l’œuvre que son ouverture à l’infini. Le romantisme nous lègue par là un premier jalon en vue d’une constitution moderne de la traductologie comme science. La traduction y est en effet moins envisagée comme le milieu prosaïque d’un échange, que comme le levier potentialisant d’un progrès culturel. (shrink)

Les auteurs de cet ouvrage se sont donné pour tâche de relire l'œuvre de Giorgio Agamben en refusant de la convertir en simple objet d'analyse. Ils essayent plutôt d'entendre " l'héritage de la puissance " à laquelle la littérature comme phénomène semble nous engager, en retraçant un chemin dont les haltes se situent au cœur de la méditation agambenienne sur notre époque : l'avènement possible d'un sujet qui descendrait d'une " puissance pure ", irréductible à l'identification, dépouillé de toute substance, (...) sinon du mouvement par lequel il s'approprie lui-même en tant que puissance sans objet. Chacun des auteurs tente ainsi de potentialiser certaines propositions d'Agamben à partir de ce qu'on appelle " littérature ". Comment, à l'heure où celle-ci semble faire l'épreuve d'une neutralisation de son destin historique, penser sa relation au temps messianique? Au moment où plusieurs œuvres se vouent au recueillement de l'innommé, de l'insignifiant et des heures mortes comme au seul territoire qui leur serait préservé, comment penser l'articulation philologique entre le reste et la résistance? Pourrait-on conférer à la littérature un statut d'exception politique, voire de zone d'anomie constitutive du politique? Avec la participation de Guillaume Asselin, Etienne Beaulieu, Jean-François Bourgeault, Georges- Leroux, Eric Méchoulan, Pierre Ouellet, Sarah Rocheville, Lionel Ruffel, Sylvano Santini et Jean-Pierre Vidal. (shrink)

This article attempts to develop further the conception of dynamics in Object-Oriented Ontology (OOO): its model of how objects develop and change. Objects are affected by relations between them, and have the potential both to produce and undergo effects, as realised in interaction with other objects. To elaborate on the change of objects in OOO, an idea is adopted from transcendental ontology. A key Hegelian question in this article is how the realisation of existing potential can produce new potential (Schelling: (...) potentialisation, going from the actual to the possible). Stated differently: how can objects change to the point of breaking their identity and generating a new object? One needs to consider that objects are nested at different levels, and that the degree of how radical change may be depends on the perspective of any given level. To address this issue, the article employs the notion of a script: a structure of nodes, each with its own subscripts. The analysis is applied and developed further through a comparative analysis of change in evolution, economics, a theory of discovery, and linguistics. The dual intention of this is to see if OOO can help us understand those phenomena, and to see in turn if those phenomena can inform the further development of OOO. (shrink)

Nous rappelons tout d'abord les trois étapes majeures dans l'oeuvre de Stéphane.upasco (1900-1988): l'introduction du principe de dualisme antagoniste, l'examen des otions d'actualisation et de potentialisation et la formulation de la logique du tiers inclus. :nsuite, nous étudions les relations entre le tiers inclus et la contradiction et entre logique et ntologie et nous évoquons le rapport entre Gonseth et Lupasco. Enfin, nous introduisons la otion de niveaux de Réalité qui donne une explication simple et claire de l'inclusion du (...) tiers. (shrink)

This paper aims to show how recent cinematic representations reveal a far more pessimistic and essentialised vision of Human/Cyborg hybridity in comparison with the more enunciative and optimistic ones seen at the end of the twentieth century. Donna Haraway’s still influential 1985 essay “A Cyborg Manifesto” saw the combination of the organic and the technological as offering new and exciting ways beyond the normalised culturally constructed categories of gender and identity formation. However, more recently critics see her later writings as (...) embodying a Faustian deal between the individual and hegemony, where technology does not enhance but merely returns the subject to a level of normalisation. As such cybernetics is only configured as a form of prosthetic rehabilitation, to ‘re’-able the ‘dis’-abled, that ultimately re-establishes earlier essentialised subject positions through that same evolutionary process. The Six Million Dollar Man, which ran from 1974 to 1978, exampled a symbiosis between the organic and the technological where the broken human body is not just re-made via mechanical prosthesis but through a process of Cyborg hybridity which actually makes it better, faster, stronger than before. In contrast, contemporary films such as Avatar (Cameron 2009), Transformers II: Revenge of the Fallen (Bay 2009) and Iron Man II (Faveraeu 2010) portray an inherent anxiety toward the cyborg body disavowing of any human/cyborg interaction beyond re-establishing their own discrete and separate subject positions. Although human/cyborg symbiosis constructs the possibility for potentialised bodies beyond those previously imagined, contemporary, popular, film represents them as separated and essentialised. This article looks at what cultural anxieties might produce such an about turn in such representations how this positions human identity in a time of increasing technology and, as a result, asks “whatever happened to The Six Million Dollar Man?”. (shrink)

F. J. W. Schelling a la réputation d'être l'idéaliste qui a le plus assigné de limites à l'idéalisme allemand. La «dernière philosophie» de Schelling, dont il est en grande partie question ici, contournerait l'interdit que Kant avait jeté sur l'intuition intellectuelle, d'une manière différente de ce qu'il est convenu d'appeler sa «première philosophie». Schelling poursuivrait un projet que Walter Schulz qualifie d'«achèvement de l'idéalisme allemand». Mais en quoi consiste cet achèvement? Si le programme ultime de ce philosophe conduit à de (...) tels confins, selon l'auteure M.-C. Challiol-Gillet, c'est dû à la reconnaissance de la structure extatique à la fois de la conscience humaine et de l'être divin. Les transformations philosophiques constantes chez Schelling n'excluraient pas une «profonde cohérence» qui a trait à l'«exigence d'un commencement scientifique de la philosophie positive». Aborder la philosophie de la dernière période, c'est admettre, en outre, l'existence de deux visages dans le projet philosophique schellingien, le négatif et le positif. L'ouvrage a pour tâche propre de les rendre observables, non seulement à partir des Leçons de Munich qui les avaient thématisés, mais depuis les premiers écrits où surgit la philosophie de l'identité. Si la philosophie «négative» est traditionnellement associée à cette dernière, on constate qu'elle a trait à ce qu'il reste de métaphysique classique dans la pensée de Schelling, tandis que la philosophie «positive» touche l'extériorisation de la raison, le passage à la considération de l'existence. Entre Munich et Berlin, endroits où le philosophe a enseigné durant la troisième période de son œuvre, l'«exigence positive» est établie comme celle d'un absolu qui se verse dans la différence, qui se met à «exister», qui se «potentialise», pour ainsi dire. S'agit-il d'une rupture entre le négatif et le positif? La raison qui s'«extasie» est davantage une première critique radicale du visage philosophique précédent. (shrink)