"évocation" Dans Les Idées De G. Bataille Sur L'art: Ramener "les ombres de mort"
Bigaku 58 (3):14-27 (
2007)
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Abstract
Les arts chez Georges Bataille sont souvent liés à la conception ontologique et existentielle d' "angoisse". L'angoisse, pour Bataille, est le sentiment d'un danger qui visite l'homme qui s'affronte à la mort. Par ailleurs, en éveillant les attentions sur la mort habituellement cachée, elle est aussi le sentiment de l'attente de franchir la vie quotidienne et "un monde avare". Toutefois, bien que l'intention d'introduire les éléments de mort soit cruciale dans la vie quoti-dienne, il faut éviter que la vie soit menacée excessivement. Et alors, pour raison d'équilibre entre la vie et la mort, Bataille dit qu'on doit recourir aux "tricheries", c'est-à-dire, aux arts. Selon Bataille, le pouvoir de l'art concerne l'éffet d'évocation. Compte tenu de l'usage de 〈l'évocation〉, qui autrefois principalement signifiait "appeler les morts par la magie", Bataille considère l'évocation comme une apparition intime de ce qui n'est ni substantiel ni accessible. La mort en est un exemple. Par l'évocation, qui est un procédé indirect mais donc assure la vie, l'art permet aux hommes l'accès inachevé à la mort, activement et volontairement