Abstract

Quel rapport exact y a-t-il entre foi et raison ? Si, aujourd'hui, beaucoup de croyants ont grandi dans un climat où la foi a été habituellement convoquée devant le tribunal de la raison, il n'est pas sûr que les termes dans lesquels ils l'acceptent, soient toujours justes ou pertinents. Dans le contexte spécifique de nos sociétés sécularisées, de quel statut relève la théologie ? quel rôle peut-elle jouer ? En fait, il s'agit de reconsidérer les rapports que nous entretenons avec la raison, et de voir quels sont les nouveaux appuis et références dont celle-ci dispose désormais. Le détour par l'histoire des idées depuis le XVIII° siècle surtout, s'avère ici important, non seulement pour saisir les évolutions mais aussi pour saisir les a priori et autres positions du principe, notamment de la part des « philosophes » du « Siècle des Lumières », dont les effets se feront sentir tout au long du XIX° siècle et jusque dans les perversions des conceptions étatiques du XX°. Corrélativement, la relation entre foi et raison a besoin d'être fondamentalement revue, entraînant, paradoxalement, un retour nécessaire à la vieille tradition spirituelle du « discernement des esprits », qui demeure une source de réalisme et une forme de respect des « esprits simples » qui n'ont que faire de « messages subliminaux » tels qu'une certaine raison a prétendu, et récemment encore, en donner.What exactly is the relationship between faith and reason ? If today many believers have grown up in a climate where faith was habitually called before the tribunal of reason, it is not certain that the terms in which they accepted it are always accurate or pertinent. In the specific context of our secularized societies, from what status does theology arise ? What role can it play ? In effect, it is question of reconsidering the relationships that we maintain with reason, and to see what the new supports and references are that reason will have at its disposal in the future. The detour by history of ideas, especially since the 18th century, proves to be important here, not only to understand the evolutions but also the a priori and other positions of principle. We refer especially to the influence of the 'philosophers' of the "Enlightenment, " whose effects were felt all during the 19th century and into the 20th century's perversions of State-controlled ideas. Correlatively, the relation between faith and reason needs to be fundamentally reviewed, paradoxically entailing a necessary return to the old spiritual tradition of a “discernment of spirits. " This latter remains a source of realism and a form of respect for "simple spirits" who only have to give "subliminal messages " such as a certain reason had pretended and, still recently, furnished