Abstract

Environ 1850 C. W. Opzoomer (1821-1892), professeur à l'Université d'Utrecht, développa un empirisme, qui fut en grande partie influencé par le positivisme de J. Stuart Mill. Vers 1845 cependant se formait à La Haye un cercle positiviste, dont la plupart des membres étaient des officiers, qui répandirent le positivisme d'Auguste Comte en Hollande. Comme de vrais disciples de Comte ils écrivirent des articles positivistes dans quelques revues, spécialement : De Tijdspiegel, et des brochures dans lesquelles ils prétendirent, que le positivisme était le seul remède à l'anarchie, qui régnait dans l'Europe occidentale suite inévitable de celle, qui régnait dans le domaine intellectuel et d'où dépendaient les opinions et les moeurs de l'époque. La sociologie devait être la base scientifique de la politique. Le positiviste le plus important parmi eux était l'officier de marine W. baron de Constant Rebecque (1807-1862). Converti au positivisme en 1844 et désormais un disciple très actif de Comte, il écrivit un livre, intitulé : Réflexions synthétiques, au point de vue positiviste, sur la philosophie, la morale et la religion (Paris, 1856, La Haye, 1856). De Constant, qui était membre de la Société positiviste, fondée par Comte en 1848, avait écrit ce livre sous la direction du Maître. Le livre contient un court aperçu de la religion positiviste, ou religion de l'Humanité, qui est considérée comme la plus religieuse et la plus sociale de toutes les religions, la seule susceptible de devenir générale et qui, par conséquent, le deviendra un jour. Dans cette religion Dieu est remplacé par la Sympathie intelligente, qui est révélée par la partie la plus pure de l'Humanité ou Grand-Etre. La Divinité universelle est la Sympathie intelligente et le Grand-Etre terrestre est un des innombrables organes répandues dans l'Univers. Le développement du Grand-Etre progressera si l'homme voue toutes ses forces au perfectionnement physique, intellectuel et moral de son espèce. Le positivisme concilie l'antique différend entre la foi et la raison. Entre la religion, la philosophie et la science n'existe aucune contradiction. La religion est basée sur la connaissance du passé et du présent, sur celle de notre organisation individuelle et collective, sur une doctrine toujours démontrable. Elle sera universellement adoptée, parce qu'elle ne fait au fond que systématiser l'instinct universel et, deviendra positivement Catholique par opposition au Catholicisme théologique du moyen âge. Les lois fondamentales sont la loi statique d'Aristote, qui consiste en ce que „ il n'y a rien dans notre entendement qui n'ait d'abord émané de la sensation", et la loi dynamique de Comte, qui consiste en ce que „ toutes nos conceptions passent nécessairement, soit individuellement, soit collectivement, par les trois états : théologique, métaphysique et positif". L'esprit positif s'étendra toujours davantage comme produit naturel et inévitable du développement en mieux, dû aux instincts de perfectionnement. La révélation de l'esprit positif dépend du perfectionnement des fonctions cérébrales des êtres à système nerveux central. Au surplus De Constant accepte les idées principales du matérialisme allemand. Malgré cela il nie, que son positivisme soit un matérialisme. Enfin De Constant écrivit un livre, intitulé : Appréciation positive de „ De l'Imitation de ] é sus-Chrisf (La Haye, 1860), dans lequel il tâcha de donner aux textes de l'Imitation un sens positiviste. En outre le livre contient des essais sur le culte positiviste. La mort de De Constant signifia la fin du positivisme orthodoxe en Hollande