Abstract
Les fortifications de Marseille antique sont aujourd’hui assez bien connues pour que l’on puisse en suivre le développement technique depuis l’époque archaïque (briques crues sur socle en calcaire local), classique et hellénistique ancienne (le tuf remplace la brique crue) jusqu’au iie s. av. J.‑C. (construction massive en calcaire du cap Couronne). Une telle typo-chronologie ne semble pas s’appliquer au monde phocéo-massaliète d’Occident, qu’il s’agisse des remparts d’Emporion, qui utilisent un appareil polygonal rustique, ou de ceux d’Olbia de Ligurie. Ici, le polygonal du ive s. laisse place au iie s. à un grand appareil qui évoque plutôt le rempart de Marseille au ive s. On en conclut logiquement que les techniques utilisées dépendent moins d’un faciès culturel que des matériaux à disposition localement et des ressources financières pour importer des matériaux extérieurs. Un bref tour d’horizon dans les sites indigènes de Basse-Provence permet de s’interroger sur les conditions et les motivations de l’utilisation de techniques « grecques » dans des habitats gaulois.