Abstract
Depuis le début du siècle, des chercheurs ont expérimenté, mais sans succès, des greffes d’organes animaux. Pourtant, la xénogreffe puise de certaines réflexions antiques. La xénotransplantation est une alternative médicale futuriste au cours de laquelle on passe de la greffe d’organes humains à celle d’organes animaux. Ce dilemme nécessite une réflexion bioéthique. L’éthique distincte de la morale requiert un champ beaucoup plus ouvert qui met en tension différentes disciplines. C’est de cette tension que naît un questionnement qui suscite une réflexion et une démarche spécifique. Pour ce faire, 42 étudiants tunisiens en 2e année de licence en biotechnologie sont invités à prendre une décision argumentée entre le fait d’accepter ou de refuser, en cas de nécessité absolue, une transplantation d’un cœur porcin. Nous constatons que l’approche adoptée par ces étudiants est plutôt déductive et les processus d’argumentations restreints mobilisés ne reflètent pas la tension qui caractérise le raisonnement dans ce genre de dilemme : la mort ou le fait d’accepter dans son corps un cœur porcin, d’autant plus que pour certaines religions, même la consommation de la viande de porc est un péché.