Iris 37:67-80 (
2016)
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Abstract
À travers le présent entretien, Salah Stétié, écrivain au carrefour d’au moins deux traditions culturelles, envisage son rapport singulier à la question de l’entre-deux. Il évoque en particulier le lien très étroit qui l’unit aux civilisations de la Méditerranée ; la question de l’intervalle l’amène à parler du sens de son écriture poétique, de son rapport à la langue et à la traduction. Plus surprenant sans doute est le contexte premier qu’il donne à son exploration poétique, selon une inspiration très orientale : une physique spirituelle de l’énergie — de la danse de l’énergie, au centre de laquelle le poète se tient, à « la source des vertiges ». C’est une entité quasi impersonnelle et insituable qui écrit, à la croisée des dimensions mentales, spirituelles et verbales — et d’un inconscient qui serait beaucoup plus large que le personnel. Cependant, pour Salah Stétié, le poète, loin de ne résider nulle part, développe une « citoyenneté surplombante » qui lui permet de circuler dans toute l’étendue du réel, de l’embrasser dans son ensemble et d’en témoigner sans exclusive. Through this interview, Salah Stétié, writer in the crossroads of at least two cultural traditions, envisages his singular relationship in the question of the in-between. He evokes in particular the very narrow link which unites him with the civilizations of the Mediterranean Sea ; the question of the interval leads him to speak about the sense of its poetic writing, about its relationship in the language and in the translation. More surprising doubtless is the first context which he gives to his poetic exploration, according to a very oriental inspiration: a spiritual physics of the energy—of the dance of the energy, in the center of which the poet stands, near to “the spring of the dizzinesses”. It is a quasi-impersonal and insituable entity who writes, between the mental, spiritual and verbal dimensions—and of an unconsciousness which would be much wider than the personal one. However, for Salah Stétié, the poet, far from livig in Utopia, develops an “overhanging citizenship” who allows him to travel in all the areas of the reality, to embrace them and to testify of them without any exclusive.