Abstract
Les énoncés spécificationnels à nom sous-spécifié du français peuvent se réaliser sous une forme non prototypique qui réalise deux fois le verbe être : le problème est c’est que… Les données indiquent que ces constructions sont peu fréquentes ; elles semblent toutefois suffisamment bien attestées - notamment avec certains lexèmes tels que preuve, fait, problème - pour qu’on puisse y voir une structure grammaticale et non la simple manifestation d’« accidents » de performance. Au plan grammatical, nous avons proposé de les analyser comme des structures qui superposent deux emplois distincts du verbe être : d’abord, un emploi copulatif dans lequel la forme verbale a la particularité de pouvoir varier en temps ; en second lieu, la forme c’est, à laquelle nous accordons la valeur d’un auxiliaire de dispositif, comme on en trouverait dans les énoncés clivés ou pseudo-clivés.