Abstract
Le De Veritate de Herbert de Cherbury (1624) et son idée d’un « consentement universel » ont fait l’objet, au xvii e siècle, d’une importante discussion. Après avoir examiné la critique, d’inspiration sceptique, voyant dans toute tentative de passer outre la diversité de l’« opinion commune » une forme d’intolérance épistémique, sont restituées les grandes décisions qui, dans le De Veritate, justifient le recours au consentement universel. Enfin, on montre que Descartes, ne trouvant pas chez Herbert de critère suffisant pour distinguer une « notion commune » d’une erreur universellement partagée, substitue la « lumière naturelle » au consentement universel et l’idée d’un « sens commun à tous » à la tyrannie d’une opinion particulière se donnant l’allure de l’universel.