Abstract
Les hypothèses sur l’innéité d’un trait formulées par les sciences cognitives – l’hypothèse d’une faculté innée de langage, par exemple – peuvent-elles échapper à la tautologie? Aucune définition générale de l’innéité ne semble pleinement satisfaisante. En tant que notion dispositionnelle, l’innéité rencontre le « problème de la tautologie » mis en évidence par Locke. Les jugements en matière d’innéité, qu’ils relèvent d’une théorie innéiste ou d’une théorie empiriste , dépendent toujours d’une vision particulière du développement cognitif. Ce fait ne condamne pourtant pas ces jugements à la tautologie mais offre au contraire un critère opératoire externe qui permet de les justifier : une explication développementale jugée pertinente permettra de formuler des hypothèses solides en matière d’innéité