Abstract
La tragédie a été pour Jean-Pierre Vernant un objet d’étude important et récurrent. Cet article propose de revenir sur sa caractérisation comme moment, et sur le statut du tragique qui en est le strict produit. Car, si le moment désigne d’abord une période historique de transition qui rend compte, selon les problématiques intellectuelles du temps de Vernant, à la fois d’un contexte et d’une série d’innovations, il se révèle aussi un moyen d’aborder philosophiquement le tragique, à travers une figure originale des catégories de volonté et de conscience. Cependant, cette approche se révèle aussi une source de tensions, du fait de la dimension inhibitrice du moment historique et des contradictions qu’il engendre, tant dans l’analyse conceptuelle du tragique, que dans la méthode de Vernant.