Abstract
Trois objections au moins peuvent remettre en question la vocation de l’homme à la liberté. En premier lieu, l’indépendance à l’égard des déterminations extérieures, que suppose la liberté, ne semble-t-elle pas conduire à l’indifférence et à l’incapacité de choisir? En outre à supposer même que l’autodétermination soit possible dans la ressaisie pure de soi, comment, en second lieu, comprendre l’effectivité de ma résolution? Son inscription dans l’extériorité risque en effet d’en condamner la pureté. Enfin, la pensée de la liberté ne repose-t-elle pas sur une expérience nécessairement pré-compréhensive et donc potentiellement illusoire? Or, c’est précisément parce qu’elle surmonte cette triple difficulté que la philosophie bergsonienne peut apparaître, par le renouvellement du sens qu’elle accorde à la liberté, comme une authentique doctrine de la libération.