Clio 47:155-166 (
2018)
Copy
BIBTEX
Abstract
Autour de 1100, pour les jeunes femmes de l’aristocratie éduquées dans des monastères, l’écriture de lettres d’amour fictives à leur maître de rhétorique constituait un apprentissage aussi bien littéraire qu’émotionnel. Comme le rappelle Barbara Newman, les Epistolae duorum amantium, correspondance échangée par Héloïse et Pierre Abélard durant leur liaison, doivent se comprendre dans cette lumière. Leur singularité tient largement au fait qu’Héloïse a choisi de donner corps à une figure poétique, en s’identifiant aux héroïnes tragiques d’Ovide.