Abstract
L’auteur situe l’intérêt intense suscité par les Présocratiques en Allemagne dans les années 1920 dans le contexte de la philologie classique tout en le reconduisant au mouvement de fascination pour l’« archaïque » apparu au cours du dernier quart du xixe siècle. L’auteur montre que ce phénomène trouve sa source dans l’« invention » des Présocratiques par Nietzsche, au point que la réception des Présocratiques, notamment d’Héraclite, peut être considérée comme une réception déguisée de Nietzsche, ce qui éclaire d’un jour nouveau l’invocation du « premier commencement » grec dans le Discours de rectorat de Heidegger.The author situates the interest in Pre-Socratic philosophy in Germany in the 1920s in regard to classical philology, linking this renewal to a fascination with the « archaic » that arose at the end of the 19th century. Critical here is the way this phenomena is rooted in a modern « invention » of Pre-Platonic thinkers through Nietzsche, one that culminates with figures such as Heraclitus functioning as a mask for Nietzsche reception, a philological and hermeneutical situation which illuminates the topic of the « first Greek beginning » in Heidegger’s Rectorial Address