Abstract
Les théories linguistiques en général, et plus particulièrement la psychomécanique du langage, dont le modèle est essentiellement binaire, peinent à faire une place à l’absence de déterminant sémiologiquement marqué. Quoique le terme « article zéro » soit communément usité, il n’y a guère de consensus sur le sens à lui donner. Pour le français, où son emploi reste marginal, on observe une fracture entre une posture théorique consistant à l’intégrer au système de l’article et une autre revenant à en nier l’existence. Pour l’anglais, où il est beaucoup plus fréquent, la théorie se heurte à une multiplicité d’emplois difficiles à rassembler sous un même phénomène. Or un examen attentif des occurrences du corpus permet de proposer, dans la continuité de la théorie psychomécanique, un modèle où coexistent d’une part l’absence de tout déterminant et, d’autre part, un article zéro dont on peut montrer qu’il recouvre une véritable opération de détermination définie comme une transition du nom de la langue au discours débouchant sur son aptitude à référer.