Dialogue 56 (4):653-667 (
2017)
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Abstract
On note, dans certains courants de la philosophie contemporaine, un intérêt croissant pour les aspects passifs et réceptifs de la condition humaine. Cet intérêt s’accompagne souvent d’une critique selon laquelle la philosophie «occidentale» négligerait à tort ces aspects en raison d’un «biais d’agentivité». Cette critique a également été émise à l’endroit de la philosophie de Charles Taylor. J’entends montrer ici que cette critique, bien qu’elle ait en principe une certaine force, ne peut raisonnablement s’appliquer dans le cas de Taylor. J’analyserai dans un premier temps le concept fort influent de «projet de vie» et montrerai comment le biais d’agentivité s’y applique. Dans un second temps, en présentant comment les moments actifs et passifs sont liés dans ses concepts d’articulation et de narration, je montrerai que ce biais ne saurait valoir pour The Language Animal de Taylor.