Abstract
On connaît la question posée au xvi e siècle par É. de La Boétie : « Comment est-il possible que le plus grand nombre obéisse à un seul homme » (le tyran)? Face à cela, en principe, il y a une solution simple : « Soyez résolus à ne servir plus et vous voilà libres ». Pourtant, inexplicablement, certains montrent « une opiniâtre volonté de servir » ; telle est la servitude volontaire. Mais en démocratie il n’y a plus de « tyran ». Il n’y a plus, en principe, de négation arbitraire de la liberté. Si bien que la seule négation de celle-ci ne peut venir que de soi-même : dans une démocratie idéale (où ne pèserait aucun arbitraire) il n’y aurait de servitude que volontaire. Le présent texte propose une réflexion sur cette spécificité de la servitude volontaire aujourd’hui. Une telle réflexion fait apparaître la fragilité de l’individu souverain.