Les théories quantitatives de la matière dans le traité des formes (Pars prior) de Walter Burley

Franciscan Studies 68:159-177 (2010)
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In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:IntroductionConformément à la tradition des commentateurs de la Physique d'Aristote au xiiie siècle, Walter Burley a étudié avant 1320 de façon approfondie le rapport entre matière, substance et quantité en reprenant avec exhaustivité les théories avicénienne et averroïste sur la quantification de la matière première. Selon Avicenne, la matière est dimensionnée grâce à une forme inséparable d'elle et éternelle appartenant à la catégorie de substance. Contrairement à Avicenne, Averroès, auquel se réfère Burley le plus souvent, soutient que la matière pourrait être quantifiée par une autre forme corporelle distincte d'elle ou dimension indéterminée qui serait de nature quantitative et accidentelle et donnerait à la matière son extension et sa capacité à recevoir différentes formes. L'objet de cette étude est de montrer que la première partie du Traité des formes réunit les principales sources sur les théories quantitatives de la matière chez Burley et témoigne d'un averroïsme teinté d'éclectisme. Nous présenterons d'abord l'économie générale de la première partie du Traité des formes et les foyers d'émergence de ces différentes théories. Nous mettrons alors en évidence trois conceptions parfois contradictoires de Burley sur la nature de ces dimensions, avant d'exposer un exemple remarquable d'averroïsme dans la discussion sur la composition des corps mixtes.les foyers d'emergence des theories quantitatives de la matiere dans le traite La première partie du Traité des formes est consacrée à l'étude de la matière et des différentes formes qu'elle reçoit lors de la génération et de la corruption. Elle présente six volets principaux dans sa structure d'ensemble: une première définition de la matière, une définition de la forme substantielle, un approfondissement de la nature de la matière première, une étude sur les conditions de réception des formes par la matière, un inventaire des difficultés sur la coexistence des différentes formes dans la matière, une longue conclusion sur le statut des formes accidentelles et le statut des universaux.Les différentes conceptions des dimensions indéterminées apparaissent dans le second, le quatrième, puis le sixième volet. Dans la seconde partie, Burley définit la nature de la forme substantielle, qui est la matière perfectionnée et non la quiddité du composé ou la forme accidentelle. La forme substantielle confère l'essence à ce qui est, elle perfectionne immédiatement la matière, alors que la forme accidentelle perfectionne immédiatement le composé. Burley recourt à la doctrine des dimensions indéterminées en exposant deux versions différentes qu'il rend complémentaires, la version averroïste et la version égidienne. Dans la quatrième étape du traité, Burley présente la théorie d'Avicenne selon lequel les dimensions indéterminées présentent une forme de corporéité inséparable de la matière lui permettant la réception des formes. Dans la sixième et dernière partie, Burley utilise la théorie d'Averroès contre Avicenne dans deux aspects de la discussion sur la composition des corps mixtes: la subsistance des formes élémentaires dans la matière des corps mixtes, puis dans les changements substantiel et qualitatif.Les trois conceptions des dimensions indeterminees dans le traiteLa position éclectique de Burley: une résistance traditionnelle à la conception averroïsteBurley reprend le plus souvent la théorie averroïste des dimensions indéterminées mais, comme la majorité de ses contemporains, Burley peine à admettre que des accidents inhérents à la matière puissent précéder le principe de la génération, la forme substantielle, qui donne l'être à tout ce qui advient dans la matière. Dans la seconde partie du traité, avant d'introduire la doctrine averroïste sur les dimensions indéterminées, Burley rappelle l'ordre ontologique entre forme substantielle et forme accidentelle dans la perfection de la matière:A propos de la forme qui parfait la matière, il faut savoir qu'une forme, d'une part, parfaisant la matière est substantielle, et qu'une autre forme, d'autre part, est accidentelle, et qu'entre ces deux formes existe une double différence. La première différence est que la forme substantielle donne l'être simple au composé dont elle est la forme, alors que la forme accidentelle donne l'être selon..

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