L’idéal transculturel de Assia Djebar dans L’Amour, la fantasia

الخطا 6:1-14 (2010)
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Abstract

Vers la fin de L’Amour, la fantasia, dans le chapitre intitulé Soliloque, Assia Djebar écrit : On me dit exilée. La différence est plus lourde : je suis expulsée de là-bas pour entendre et ramener à mes parentes les traces de la liberté… Je crois faire le lien, je ne fais que patouiller, dans un marécage qui s’éclaire à peine. Et les aurores se rallument parce que j’écris. Ma fiction est cette autobiographie qui s’esquisse, alourdie par l’héritage qui m’encombre. Vais-je succomber? Ecrit à partir de son lieu d’exile avec lequel elle n’arrivait pas, ou ne voulait pas s’identifier, et au sujet de sa patrie qui l’a expulsée, ce passage autobiographique révèle que Djebar se positionne bel et bien dans ce que Homi Bhabha appelle « the third space of enunciation ». Cet espace est un espace hybride, situé aux frontières des cultures nationale et globale, et dont l’identité culturelle est une identité syncrétique, parfois instable et indéterminée. Pour Bhabha, c’est dans ce genre d’espace ambivalent et contradictoire que l’identité culturelle émerge. En outre, la volonté d’investir ce territoire « pourrait ouvrir la voie à la conceptualisation d’une culture internationale ». En d’autres termes, reconnaître et assumer l’identité hybride sont les meilleurs moyens de transcender les différences culturelles issues des clivages ethniques et raciaux, et de jeter les fondements d’une identité transculturelle. Vers la fin de L’Amour, la fantasia, dans le chapitre intitulé Soliloque, Assia Djebar écrit : On me dit exilée. La différence est plus lourde : je suis expulsée de là-bas pour entendre et ramener à mes parentes les traces de la liberté… Je crois faire le lien, je ne fais que patouiller, dans un marécage qui s’éclaire à peine. Et les aurores se rallument parce que j’écris. Ma fiction est cette autobiographie qui s’esquisse, alourdie par l’héritage qui m’encombre. Vais-je succomber? Ecrit à partir de son lieu d’exile avec lequel elle n’arrivait pas, ou ne voulait pas s’identifier, et au sujet de sa patrie qui l’a expulsée, ce passage autobiographique révèle que Djebar se positionne bel et bien dans ce que Homi Bhabha appelle « the third space of enunciation ». Cet espace est un espace hybride, situé aux frontières des cultures nationale et globale, et dont l’identité culturelle est une identité syncrétique, parfois instable et indéterminée. Pour Bhabha, c’est dans ce genre d’espace ambivalent et contradictoire que l’identité culturelle émerge. En outre, la volonté d’investir ce territoire « pourrait ouvrir la voie à la conceptualisation d’une culture internationale ». En d’autres termes, reconnaître et assumer l’identité hybride sont les meilleurs moyens de transcender les différences culturelles issues des clivages ethniques et raciaux, et de jeter les fondements d’une identité transculturelle.

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