Abstract
Résumé Nous proposons de considérer la place stratégique accordée aux sourds et muets dans les théories du langage aux xvii e et xviii e siècles comme une voie royale pour interroger ces théories. Nous soutenons en conséquence l’existence de trois paradigmes pour décrire les rapports entre langage et pensée : un paradigme expressif et communicationnel, un paradigme ampliatif et extensionnel, enfin un paradigme corrélationnel. En suivant les transitions entre ces paradigmes, nous expliquons pourquoi Descartes reconnaît aux sourds les mêmes capacités intellectuelles qu’aux autres hommes, alors que Kant les leurs dénie.