Abstract
Résumé De nombreuses musiques cherchent à exercer sur les auditeurs une « efficacité symbolique » : transformer l’instant musical en rite d’initiation, faire entrer les corps en transe, convertir les émotions musicales en émotions corporelles, c’est-à-dire les affects en actions. En s’appuyant sur les écrits théoriques de Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen, cet article tente de montrer comment chez ces deux compositeurs cette utopie d’une subjectivation à travers la ritualisation de l’écoute s’articule à l’entreprise formaliste d’autodéfinition de la musique, en vue de la constituer comme une sphère autonome.