Abstract
Les «liturgies d’État» sont de grandes cérémonies dans lesquelles se mêlent des dimensions politiques et religieuses. Ces liturgies mettent en oeuvre une ritualité complexe, alliant des intérêts collectifs et particuliers. Elles présentent un double intérêt pour la recherche en théologie pratique: d’une part comme reflet d’une société, d’autre part comme modèle pour les membres de cette société. Le couronnement de Napoléon a ouvert une nouvelle ère dans ce domaine de ritualité publique, en quelque sorte une porte d’entrée dans la modernité. La fin de cette époque correspondrait aux doubles funérailles du président Mitterrand . Celles-ci sont significatives d’une ritualité propre à l’ultramodernité, marquée par le primat accordé à la réalisation de soi et le décloisonnement des espaces. La ritualité catholique se trouve dorénavant en tension entre son objectivité propre d’une part et le subjectivisme et la pluralité propres à l’ultramodernité d’autre part, tension se manifestant dans la liturgie par le phénomène de l’ultrapersonnalisation