Hermes 42:112 (
2005)
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Abstract
Cet article retrace une étape essentielle dans l'histoire de la télévision européenne de service public : la transformation des représentations de son public - d'un public avide de savoir, à la fois de droite et de gauche, elle est passée à un public populaire qui vient en nombre chercher le loisir immédiat, une nouvelle forme de la «populace» d'Ancien Régime. Ce changement a précédé la mesure d'audience qui l'incarne et le confirme aujourd'hui. Le passage d'un public à l'autre pose un défi à la pensée de la culture populaire, emprisonnée l'élitisme traditionnel, le néo-élitisme «de gauche» qui s'avance masqué , un néo-populisme qui donne le primat au texte et un déni du public populaire traité comme une fiction . Contre une pensée globale du populaire qui traite ensemble « le » public populaire et « la » télévision, il faut dépasser les hiérarchies culturelles implicitement ou explicitement à l'oeuvre dans les paradigmes dominants.This article recalls a major episode in the history of European public service television: the transformation of the representations of the public - from a "popular" audience, eager to be educated which came both from the right and the left, which still had a revolutionary people in view, the public became a popular audience eagerly seeking disreputable leisure in throngs: a return of the Ancient Regime's rabble. This episode constitues a challenge for theories of popular culture, all too often imprisonned traditional elitism, neo-elitism which claims than a non manipulated popular audience would have a "better taste", a neo-elitism, a neo-populism which rehabilitates the popular audience by dissolving it into the texts , and finally a denial of popular audiences treated as a "fiction" . Against a global view of television and its audience, it is necessary to go beyond the cultural hierarchies implicitly or explicitly at work in the dominant paradigms