Abstract
Entre mère et fille se pose en psychanalyse la question du féminin. Qu’en est-il dans la construction subjective des filles excisées? Cette question les confronterait à une violence inédite dans le lien générationnel et groupal, au risque d’une position mortifère. Cet article interroge la croyance que « les femmes sont nées pour souffrir », très répandue en contexte d’excision. Modalité de la parole éducative, à côté des berceuses, devinettes, contes et mythes, elle est transmise entre mères et filles. L’objectif est d’analyser, dans une approche clinique, les effets « porte-la-honte » de l’excision et les conditions de son élaboration, à partir du récit de deux femmes et de notre expérience d’accompagnement de femmes excisées.