Abstract

La philosophie a toujours été étroitement liée à la musique. Le présent essai s'applique donc à ressaisir le nœud de ces deux disciplines autour de l'expérience du temps. La conception que le musicien a de celui-ci est induite par la nature même de la perception temporelle, qui met l'esprit en prise avec un mixte d'écoulement et de synthèse. Mais un choix a été fait il y a longtemps, avec saint Augustin, qui va privilégier, au cœur de la tradition occidentale, l'emprise sur le temps: compositio est l'équivalent latin du mot synthèse. Le présent ouvrage articule donc les notions clés de la pensée du temps (succession-simultanéité, intentio-distentio) aux principaux phénomènes musicaux que sont le rythme, la variation, la forme et la gamme. Cette méthode permet alors à l'auteur de cerner de façon précise le passage de la musique baroque à la musique classique, indiscernable d'une évolution décisive dans la conception même du temps.