Cet article se donne pour tâche l’examen de la fécondité conceptuelle d’une réduction paradigmatique souvent effectuée par les études en phénoménologie contemporaines de la danse : la réduction du mouvement dansé aux _kinesthèses_ par lesquelles il devrait être immédiatement vécu. Nous entendrons montrer, au contraire, que les kinesthèses ne permettent pas de rendre compte du mouvement vécu parce qu’elles le transforment en un vécu de mouvement demeurant extérieur au sujet qui le vit. Cette critique nous amènera ensuite à repenser conjointement (...) le mouvement dansé comme véritable sujet de la danse et le corps dansant comme déposé par ce mouvement en lequel il est pris. (shrink)

Cet article tente d’utiliser la méthode phénoménologique afin de proposer une description de la nausée à partir d’une perspective dynamique, à rebours des analyses traditionnelles fondées sur la contingence. Il s’agit de voir que la nausée doit être pensée à partir d’une distinction entre motricité et mobilité subjectives résultant d’une transformation de la motion en locomotion. Étant en mouvement sans se mouvoir, le sujet y est susceptible de saisir en même temps le monde extérieur et l’habitacle de son véhicule comme (...) le sol immobile sur fond duquel seulement sa mobilité sera possible. La nausée sera alors l’expérience de la perte de notre appartenance par sa propre démultiplication. (shrink)

Les investigations phénoménologiques de Patočka ne prennent leur sens que si elles sont rattachées à un dilemme coextensif à la phénoménologie elle-même. Il est en effet possible d’affirmer que la phénoménologie trouve son sens originaire dans une révolte contre l’univocité de l’être, et ceci dès sa fondation par Husserl. Sa critique du psychologisme et du naturalisme n’a qu’un sens profond : montrer qu’être ne signifie pas partout la même chose, ce que Husserl s’emploie à faire en distinguan...