Le pacte romanesque suppose un cadre dans lequel le lecteur consent à suspendre sa méfiance envers les mensonges de la fiction, mais ce cadre a souvent été transgressé. La multiplication actuelle des récits brouille plus que jamais la limite entre fiction et réalité, et les théories du complot pourraient n’être qu’un avatar de cette perversion narrative. Il faut faire droit à une théorie de la réception des fictions complotistes, où le lecteur apparaît plus du côté de l’incertitude subjective que de (...) la manipulation. (shrink)

Tantôt nous retenons que Dieu s’est donné au temps de sa venue, mais nous pensons que le don, le message et la vie du Christ sont épuisés. […] Tantôt, en sens inverse, nous oublions que Dieu s’est donné en personne, absolument, pour croire que tout est à inventer, que l’Église n’a pas d’héritage. Sartre nous offre, semble-t-il, les moyens de bien poser le problème de notre incrédulité nouvelle, pour peu qu’on n’appauvrisse pas le sens qu’il a donné à la (...) notion de « mauvaise foi ». Gardons-nou... (shrink)

Résumé — Le Dialogue sur le sujet de la divinité, publié en 1631 dans les Cinq autres Dialogues sceptiques de La Mothe Le Vayer, se nourrit d’un franc scepticisme et d’un naturalisme « à l’imitation des Anciens », et La Mothe, en disciple de Sextus, adopte une attitude « de philosophe ancien et payen in puris naturalibus ». Dans ce dialogue, axé sur le thème de la diversité des religions, émerge le fidéisme propre à La Mothe et à son écriture (...) « libertine ». S’il est difficile de voir dans ce dialogue l’expression d’un fidéisme sincère et convaincu ou la profession fidéiste d’un controversiste antiprotestant , on retrouve plutôt dans ces pages le scepticisme d’un libertin qui masque son incrédulité et ses doutes religieux par une prudente circonspection et par la soumission à l’autorité extérieure de la religion établie.— The Dialogue sur le sujet de la divinité, published by La Mothe Le Vayer in 1631 as one of the sceptical Cinq autres Dialogues, shows a scepticism and a naturalism derived from the classical philosophy : La Mothe is not only an admirer of Sextus Empiricus, but he also follows the attitude of « philosophe ancien et payen in puris naturalibus ». From this dialogue on the diversity between religions emerges the typical fideism of La Mothe and of his « libertine » writing. It is quite difficult to see in this dialogue the expression of a sincere fideism or the fideism of an antiprotestant controversist ; most probably these pages exhibit the scepticism of a free-thinker that dissimulates his disbelief and his doubts under the authority of the established religion. (shrink)

La «question de l'Inconditionné» est développée par Paul Tillich dans une Religionsphilosophie pensée comme Logique de la raison religieuse et comme Théorie du sens, dans une perspective théonome. La présente étude analyse le projet du premier Tillich, après l'avoir situé en relation au paradigme de la Modernité. Tillich mène un double combat, face à l'«hybris religieuse» de l'hétéronomie et à l'«hybris culturelle» de la pure autonomie. Partant de la tension fondamentale entre identité mystique et différence éthique, le projet de Tillich (...) souligne l'aspect paradoxal et dialectique de la religion, son vouloir d'atteindre le contenu inconditionné à travers des formes conditionnées, sa résistance à être pur objet et concept d'une science. Dépassant le paradigme de la Modernité, Tillich construit une Philosophie de la Religion située dans le système des sciences, mais non fondée sur le conditionné, mais au contraire sur l'Inconditionné. Les éléments et catégories du religieux sont soumis à l'analyse à travers un processus méthodologique complexe, critique et dialectique, intuitif et vital; est ainsi formulée l'unité de sens entre le fondé, le fondant et le fondement ultime qui soutient tout. La dialectique du sacré et du profane, du divin et du démoniaque, de la foi et de l'incrédulité, de Dieu et du monde, est éclairée dans la perspective théonome; d'où est surpassée la pure autonomie, en lutte avec l'hétéronomie religieus. (shrink)

« En simplifiant à l’extrême, on tient pour postmoderne l’incrédulité à l’égard des métarécits ».« Où peut résider la légitimité, après les métarécits?».« Sous sa forme de marchandise informationnelle indispensable à la puissance productive, le savoir est déjà et sera un...

Tocqueville gebraucht das Wort ›Atheismus‹ ziemlich selten und spricht lieber von »incrédulité« – das man mit »Unglaube« übersetzen könnte – oder von »irreligiosité « – »Unreligiosität«. Dabei stellt sich heraus, dass er in dem Unglauben bzw. dem Fehlen eines Glaubens, eine Gefahr für die Freiheit in einem demokratischen Zeitalter sieht.

Tocqueville gebraucht das Wort ‚Atheismus‘ ziemlich selten und spricht lieber von „incrédulité“ – das man mit „Unglaube“ übersetzen könnte – oder von „irreligiosité“ – „Unreligiosität“. Dabei stellt sich heraus, dass er in dem Unglauben bzw. dem Fehlen eines Glaubens, eine Gefahr für die Freiheit in einem demokratischen Zeitalter sieht. Tocqueville geht es demnach nicht so sehr um die Wahrheit oder Falschheit des Atheismus, sondern vielmehr um dessen unmittelbare politische Konsequenzen.

Anthony Feneuil : Une question concernant votre parcours : pourquoi avoir choisi l'incroyance comme thème de prédilection? Comment y êtes-vous venu et quels sont selon vous les enjeux d’une histoire de l’incroyance aujourd’hui? Est-ce qu'ils sont d'abord épistémologiques (parce que la question de l'incroyance pose des questions à l'historien sur les sources qu'il utilise et leurs biais, oblige à se poser la question des rapports de pouvoir etc.)? Sont-ils politiques? Il est vrai que l'inc...