Résumé Considéré comme l’action individuelle par excellence, le dribble renvoie le plus souvent à l’exercice d’une maîtrise technique que seuls quelques protagonistes d’exceptions sont à même d’exécuter. Cette image purement descriptive, centrée sur le seul pratiquant, n’entretient qu’un lointain rapport avec la réalité de ce qui constitue la raison d’être profonde de cette action motrice. Le dribble, entendue comme un acte qui consiste à conduire un objet, – une balle, un palet –, en alternant des temps de contact et de (...) non contact, est avant tout à envisager dans sa dimension collective. Là est le point aveugle des analyses menées à son propos. Dans cette étude, on considérera le dribble comme un type de conduite motrice porteur d’intentions auxquelles sont attachées des significations de nature essentiellement sociale. Fondamentalement le dribble est relation, c’est-à-dire interaction. Il doit être envisagé sous l’angle de la sémiotricité, autrement dit des significations que les pratiquants lui accordent. Sa fonction est essentiellement d’annoncer les actions futures. À ce titre, il renvoie à une classe de comportements tactiques dont les significations relèvent d’une interprétation en situation sous la dépendance directe des règles du jeu sportif considéré. Loin d’être univoque, le dribble doit être envisagé comme un « signe » qui doit être décodé par les pratiquants en fonction de la grammaire du jeu considéré selon un double axe ; syntagmatique et sémantique. Ce travail à pour objectif de repérer les différentes significations possibles du « signe-dribble », considéré comme un praxème. (shrink)

The traditional sporting games correspond to a set of signs full of meanings, which come to life through the motor behaviors of the players as they participate in its semiotic semantics. As a result of this exchange, interpersonal conflicts may emerge because of each person’s semiotic interpretation of the sociomotor dynamics of the game. This research aimed to analyze the comments of intense negative emotions that arise in conflicts of a praxical nature in a TSG, in its different parts, and (...) in the motor interventions of its protagonists. A total of 160 university students participated in a competitive sociomotor traditional sporting game of cooperation-opposition: the Marro. At the end of the practice, all answered the validated GES-II questionnaire. Subsequently, a content analysis of 480 comments was performed using ATLAS.ti 8.4 software. The conclusion of this work verifies the existence of different levels of meaning in the semiotic experience that originate interpersonal conflicts in traditional sporting games. Considering the multidimensional network of signs and meanings that emerge in any game will help to understand the meaning of the protagonists’ conflictive motor conducts. (shrink)

Résumé Dans les situations sociomotrices, l’engagement des participants n’est pas seulement réductible aux communications directes. Il est surtout lié à l’émergence de systèmes de signes assurant la dynamique globale du jeu. Nous proposons d’appréhender la communication comme un système d’interaction global constitué de plusieurs canaux. On y retrouve les communications directes mais aussi quatre systèmes de signes : celui des praxèmes, des gestèmes, des gestes et des communications verbales. Ce travail interroge la place de chaque canal communicationnel dans deux sports (...) et deux jeux traditionnels. Nous recrutons trois groupes de 20 étudiants pour participer aux jeux mentionnés. Les communications sont filmées, décryptées, triées et catégorisées. On constate une forte prévalence des praxèmes dans les sports collectifs, tandis que la répartition des communications est plus équilibrée dans les jeux traditionnels. La quantité, la variabilité et l’organisation des signes sont sensibles à la logique interne. Globalement, cette recherche tend à montrer que les jeux sont un formidable laboratoire in vivo pour comprendre l’organisation des systèmes de signes. Spécifiquement, elle apporte des informations sur le pouvoir socialisant de la sémiotricité de chaque jeu et sur le renouvellement des pédagogies qu’elle peut engendrer. (shrink)

Unlike Dickens’s novel, this is not a tale of light and darkness, order and chaos, good and evil… It is, though, a story worth to be told about two standpoints about games and sports, teaching and research, physical education simply put, that have pursued similar interests on parallel tracks for too long, despite their apparent closeness and expected shared cultural grounds. The objective of this conceptual analysis is to try and reconcile two perspectives, namely motor praxeology and teaching games for (...) understanding (TGfU), born in the last third of the XX century in France and England with the intention to rethink the foundations of physical education (PE) and sports teaching. Pierre Parlebas, from the French side of the English Channel, claimed in 1967 that sports make part of PE, that team sports must be considered from a specific, sociomotor point of view, and that motor conducts (i.e. the significative organization of motor behaviour), not sports techniques, are the corner-stone of PE and sports coaching. In the early 1980s, from the English side of La Manche, Almond, Thorpe, and Bunker made a plea for a shift in the way to teach games (sporting collective duels mostly), deeply concerned by the negative impact of the traditional technics-centred approach on motivation, competence and attained level of the least able in school situations. Our conclusion is that TGfU, or game-based approaches to sports coaching and teaching, can take great advantage of the motor-praxeological rationale for three reasons: firstly, because concepts like understanding, game sense and action principles are operatively, semiotically linked to the reality of the playing process; secondly, because the inner structures of the games that constrain players and guide their motor conducts, permit to integrate games in the general system of sporting games, no matter their level of institutionalisation; finally, because the intervention practice is better thought of and more systematically developed upon the operational concepts of internal logic and expected practical effects of game playing. This time, Paris could be the place to go to in search of solutions, not the city to run away from in hope of consolation. (shrink)