Abstract

Cet article interroge la place de l’esthétique dans la philosophie générale d’Étienne Souriau. Faut-il voir dans l’esthétique, comme le suggèrent certains passages et exemples chers à Souriau, le paradigme de l’activité créatrice et le ressort-même de l’instauration, concept central de la philosophie sourialienne? Ou, au contraire, l’esthétique et les créations artistiques ne fourniraient-elles que des exemples, certes particulièrement nets, de processus appelés « cosmiques » par Souriau que seule la philosophie serait à même d’explorer pleinement? L’article cherche à apporter une réponse nuancée à cette question en se penchant à la fois sur des ouvrages philosophiques majeurs de Souriau et sur des articles plus méconnus. Une autre question se pose en conclusion : et si les interactions de l’esthétique et de la philosophie générale de Souriau nous incitaient à repenser la fonction de l’esthétique en lui conférant un rôle expérimental, directement connecté à la construction dramatique de la philosophie sourialienne?