Sur la notion de schéma corporel dans la philosophie de Merleau-Ponty : de la perception au problème du sensible
Abstract
Dans cet article, nous nous proposons d?établir une analyse comparative entre l?approche de la notion de schéma corporel dans la Phénoménologie de la perception 1 et dans les Cours de Sorbonne , réalisés entre 1949 et 1952, et dédiés, surtout, à la psychologie de l?enfant. Dans la Phénoménologie de la perception , Merleau-Ponty critique le caractère associationiste qui a marqué l?émergence de la notion de schéma corporel dans la neuropsychiatrie au passage du xix e au xx e siècle. Pour le philosophe, le sens vraiment fructueux de ce dispositif repose dans son caractère intentionnel. Merleau-Ponty opère une désubstantialisation de la notion concernée. De représentation ou de noyau cognitif organisateur de notre expérience corporelle, elle passe à fonction pré-cognitive, expression de la perméabilité des parties de notre corps les unes en relation aux autres, et, également, de la perméabilité du corps au monde et à autrui. Après la Phénoménologie de la perception , cette perméabilité sera pensée de plus en plus dans les termes d?une « proximité vertigineuse » entre nous et les objets, entre nous et autrui. Le passage, que réalise Merleau-Ponty, de l?idée d?incarnation à la conception de chair commence à être conçu dans la période entre 1945 et 1952, et se nourrit de discussions concernant la corporéité à l?intérieur, principalement, de la psychologie de l?enfant et de la psychanalyse, ainsi