Abstract
Le sens du nom grec de φύσις, et celui de la physique aristotélicienne, sont au cœur de la compréhension heideggerienne de la métaphysique, qu’il s’agisse, dans les années 1920, de refonder celle-ci en retrouvant ses possibilités initiales, ou, à la fin des années 1930, de l’assumer pour pouvoir la dépasser, puis de la laisser. De part et d’autre du tournant, la φύσις, dans sa surabondance et dans son dépliement, permet en effet de rendre compte de l’émergence de deux domaines, ceux de la physique et de la métaphysique. Toutefois, la plurivocité diachronique et synchronique de φύσις, telle qu’elle est mise en lumière en 1929-1930, se trouve ensuite comprise de manière plus radicale. Il ne s’agit plus de repérer l’évolution du sens de φύσις et la coexistence de significations contemporaines, mais de mettre au jour le télescopage, dans la pensée aristotélicienne, de deux significations qui diffèrent de manière historiale.