Kernos 19:193-200 (
2006)
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Abstract
Le catalogue est une forme de base de la littérature grecque. Elle se trouve, pour nous, la première fois chez Hésiode , se recristallise, en prose, dans l’opposition à la forme sérielle qu’Aristote oppose aux formes bouclées des périodes en prose. Or, on peut suivre sa tradition jusque dans l’antiquité dite tardive. Les Vies de philosophes et de sophistes de l’historien Eunape de Sardes peuvent l’illustrer que cette continuité est toujours comprise comme un recours aux catalogues hésiodiques ou autres de l’époque archaïque. Nous procédons selon trois critères : premièrement, la tendance hésiodique de cacher un récit dans une énumération prétendument sobre se retrouve dans la suite de vies, qui se transforment peu à peu en histoire cohérente; deuxièmement le style sériel de la prose hérodotéenne ou d’Hypéride, lui-même héritier de la forme catalogique, se retrouve chez Eunape; troisièmement Eunape évoque comme modèle le Catalogue des femmes et présente son histoire comme une suite du catalogue des âges tel qu’il le lit dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode.The Iron Age is over: Eunap of Sardes and the ‘Catalogic’ Pattern. In Greek literature, the catalogue is a basic pattern of epic song from the work of Hesiod onwards. Aristotle recognises this pattern by distinguishing a serial prose-style, as distinguished from a rounded prose-style, and this special pattern continues to be used even in what is called “late” Antiquity. That the writers were fairly aware of both the pattern and its origin, can be demonstrated by analysing “The Lives of Philosophers and Sophists” by Eunap of Sardes . Our study uses three criteria: firstly, the same Hesiodic tendency to conceal a story under what is presented as a mere list or enumeration, can be found in Eunap’s catalogue of Lives, which transform themselves slowly into a history of 4th century neoplatonistic philosophy; secondly, Eunap uses the same serial prose-style as do Herodotus or Hypereides, the heirs of the catalogic pattern; thirdly, Eunap himself mentions the “Catalogue of Women” as a possible model, and presents his history as a continuation of Hesiod’s catalogue of Ages in “Works and Days”