Abstract
Vous menez depuis plusieurs années des enquêtes sur le personnel politique en France, avec l’ambition de reconsidérer la notion de « professionnel » de la politique et par extension les ressorts d’une « professionnalisation » de la vie politique en France. Un point de départ, semble-t-il, de votre réflexion porte sur le fait que ces termes servent souvent (à l’instar du vocable péjoratif de « politicien » auquel ils se substituent souvent) à dévaloriser le personnel politique. Ils avaient pourtant été conçus par les sciences sociales pour mettre à distance tout jugement de valeur à propos des élus. On pense bien sûr à Max Weber, mais aussi aux travaux fondateurs de Daniel Gaxie ou Jacques Lagroye, notamment. Comment vos propres travaux se situent-ils par rapport à la dimension normative inévitablement attachée à cet objet qu’est le « métier » de député? Il est vrai que je mène une critique des « professionnels de la politique », mais pas tout à fait dans le sens de celle qui domine...