Abstract
Cet article porte sur le crédit dans les ménages nobles au XIXe siècle, tel que permet de l’observer la fondation des nouveaux couples au moment du mariage. Centré sur l’articulation entre dimension économique et dimension relationnelle, il analyse, à partir des contrats de mariage, la manière dont sont définis, et juridiquement formalisés, les rapports de crédit intra-familiaux. Ces actes notariaux en effet spécifient non seulement le régime matrimonial et les traits fondamentaux des relations patrimoniales entre les époux, mais aussi, pour employer les termes de l’époque, le « traitement » que le mari est censé garantir à son épouse en « contre-poids » de la dot. En suivant les transformations dont témoignent les contrats de mariage au cours du XIXe siècle, on observe une réduction de l’autonomie de gestion de l’épouse, et notamment de sa capacité à appuyer par des garanties économiques ses demandes de crédits en cas de défaillance du mari