Abstract
La littérature de Kafka ne serait pas ce qu’elle est si le discours sur la Loi n’était pas mis en scène par une topologie singulière. Tout est fait pour désorienter le lecteur, dans des figures topiques qui sont autant de tropes du labyrinthe, intermédiaire interminable entre les protagonistes et leur objectif. Le labyrinthe est à l’origine le lieu du pouvoir royal, la source de la Loi. Cette Loi est celle qui s’inscrit dans le monde cosmisé de Mircéa Éliade, dans la forme du corps politique pour Rousseau, dans le nomos de la terre au sens de Carl Schmitt. Elle peut aussi se définir comme un existential de l’être-au-monde, dont nous ne prenons véritablement conscience que dans une défaillance, une déficience. C’est cette défaillance, qu’il faut alors lire comme posture éthique, que nous présente Kafka.