Abstract
L’ironie est une valeur esthétique, et donc affective, chez Stendhal. Les phénomènes affectifs varient en nature et en intensité. L’ironie implique une gamme complexe d’aspects et de degrés : elle peut être satirique, comique, tragique, nihiliste, paradoxale, etc. Stendhal s’éloigne à la fois de la satire tragique de Chateaubriand et de l’ironie romantique nihiliste. Il pratique, certes, la satire sociale ; le roman doit atteindre l’idéal de l’ opéra-bouffe, où le comique est « un mélange de gaieté et de tendresse ». L’ironie cache enfin la pudeur de l’écrivain qui masque ainsi sa tendresse et sa sympathie pour les âmes sublimes de ses personnages majeurs.