Abstract
Peut-on faire de Platon l’ancêtre des régimes totalitaires? Aussi surprenante qu’elle puisse paraître, cette question s’est posée avec une certaine intensité dans l’histoire de la pensée au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cet article entend donner un aperçu de ces débats en confrontant la critique par Bertrand Russell, Karl Popper et Hans Kelsen de l’auteur de La République, à sa défense par Eric Voegelin, ses disciples et Leo Strauss. À l’issue de cette présentation, on pourra tenter d’apporter une réponse à la question posée : celle-ci s’inspirera de la méthodologie en histoire des idées préconisée par l’école de Cambridge, qui, en un sens, n’est pas si éloignée de la méthode suivie par Leo Strauss.