Abstract

Cet article étudie la conception de l’expérience esthétique qui se dégage de la lecture des Cahiers de Paul Valéry. Marquée par un formalisme rigoureux, la pensée de Valéry révèle qu’au-delà de l’exigence esthétique, il s’agit d’un projet plus large : celui de modifier l’expérience dans son ensemble. Au regard de cette ambition, l’importance accordée à la forme de l’œuvre se justifie par le fait qu’elle incarne un effort de structuration et d’activité mentale. Celui-ci impose l’œuvre d’art comme un mode inédit de rapport au réel et engage l’artiste comme les spectateurs à s’émanciper de la contingence de l’expérience commune.