Abstract
En lisant l’œuvre de Lévy-Bruhl à travers le problème de la causalité mentale, on voit que le concept de participation, emprunté à la philosophie de Malebranche, lui permet de dépasser l’opposition entre deux conceptions : — d’une part, la « causalité naturelle », empruntée à Tylor et à l’associationnisme britannique, qui explique les opérations magiques par des erreurs intellectuelles ; — d’autre part, la « causalité sociale », élaborée par Durkheim et la sociologie française, qui explique les phénomènes moraux et religieux par l’intervention de la « société » comme sujet collectif. Le concept de participation désigne un mode de causalité qui opère au niveau de l’expérience naturelle sans lui ajouter un niveau surnaturel et proprement social : « Cette analyse est comparable à celle de l’imagination chez Bergson et éclaire la réception ambivalente de Lévy-Bruhl dans la phénoménologie et dans le structuralisme. »