Abstract
L’irruption de l’image animée dans l’espace de la scène, pour n’être pas récente, réactualise pourtant un vieux débat qui opposerait ceux qui comme Goethe plaident pour de strictes frontières à ceux qui, après Hegel, derrière Wagner et le chapitre V d’ Opéra et Drame (1851), constatent que chaque art, puisqu’il « tend à une extension indéfinie de sa puissance », est commandé par une sorte de loi du « passage à la limite ». La mise en scène de l’avenir est-elle désormais tributaire d’une alliance avec les autres formes artistiques dont le cinéma et la vidéo, ou la vérité du théâtre ne saurait-elle outrepasser les limites de la scénographie « traditionnelle »? Quelques expériences récentes alimentent un débat qui opposait déjà au xviii e siècle les contempteurs de l’opéra face au théâtre : la parole proférée par l’acteur est-elle nécessaire et suffisante ou faut-il y ajouter le « merveilleux » spectaculaire?