Abstract
La distinction entre pouvoir et autorité, couramment admise et illustrée en sciences sociales, est plus rarement interrogée dans ses présupposés. En particulier, de quelle vision culturelle une telle distinction est-elle l’expression? À partir de la réflexion de Peterson sur la nature et le statut de la théologie, cet essai se propose d’éclairer la forme chrétienne d’une parole d’autorité, d’en dégager la structure générale et les implications en termes de conduite de vie. Il se concentre sur la définition de la dogmatique chrétienne. À partir de ce point, une frontière précise peut être tracée entre politique et religion. Mais c’est sous la seule condition qu’un espace juridique se détermine dans la seconde comme lieu de formation de jugements théologiques. Ces considérations permettent de revenir sur le débat entre Schmitt et Peterson du point de vue, non de la possibilité ou de l’impossibilité d’une théologie politique chrétienne comme on le fait d’ordinaire, mais du point de vue de la facture juridique des concepts théologiques.