Abstract
L’accointance d’un attribut est-elle de même nature que celle d’un individu? Bien entendu, l’assimilation des attributs à des universaux, et par suite à des objets, conduit immédiatement à une réponse positive. Mais que dire des attributs en position de prédicat? Le présent article vise à soutenir l’univocité de l’accointance en montrant que les prédicats sont bien, malgré d’importantes différences, les objets possibles d’une accointance comparable à l’accointance d’individus. Pour cela, on envisagera les choses négativement, en examinant la façon dont, dans l’un et l’autre cas, une absence d’accointance se trouve suppléée. Dans le cadre d’une interprétation épistémique de la théorie des types des Principia Mathematica justifiée par des raisons indépendantes, cette perspective amènera à comprendre l’axiome de réductibilité comme un principe d’accointance par procuration pour les prédicats, principe dont l’analyse russellienne des descriptions définies d’individu partage le schéma.