Abstract
Traditionnellement associée en histoire de l’art et esthétique à l’expression du mouvement, la forme serpentine connaît dans la deuxième moitié du xix e siècle jusqu’au tournant du siècle une vive actualité dans le champ esthétique général, et, en particulier, l’esthétique académique, où elle est qualifiée d’« image du mouvement ». Cette postérité vive est toutefois polymorphe, mais aussi paradoxale : convoquée tant par l’esthétique scientifique que métaphysique qui s’opposent alors comme esthétique d’en bas et d’en haut, la forme serpentine y relève de différents concepts et traditions, et se trouve renouvelée, départageant respectivement une conception du côté du cinéma naissant et de l’image en mouvement, et, de l’autre côté, ses antipodes aux sources du bergsonisme.