Abstract

Le présent livre part d'une idée polémique et critique : la philosophie est encore aujourd'hui dominée et commandée par la théologie et la religion. Cette domination prend la vie pour sujet et la mort comme alliée et s'appuie sur une transcendance, une instance qui vient à la verticale de la vie. Cette domination structure la philosophie politique et donne forme à l'idéologie des Partis et des États qui mettent la vie et la mort en jeu et qui subordonnent la vie démocratique à une politique religieuse ou à une religion politique. Il faut alors relire les philosophes de la modernité, ceux qui s'inscrivent dans l'horizon de la fin de la religion et cherchent à interrompre l'absolu théologique - Nietzsche, Benjamin, Freud, Heidegger, et au-delà de la modernité Derrida et Ameisen - pour analyser comment ceux-ci résistent au pouvoir théologique et religieux à travers leur écriture : s'inspirer de leur résistance d'écriture pour inventer une tout autre pensée de la vie. La tâche qui se dessine ici est la suivante : revenir aux philosophes et aux penseurs qui se sont exposés de manière critique à la limite de la théologie et de la religion, dénouer le lien du théologique et du politique sans faire de la politique la religion du présent, autrement dit libérer la pensée et la possibilité d'une vie démocratique à venir, chercher dans les textes de la modernité et dans certaines strates imaginaires de la Bible la possibilité d'une vie sans appui : sans fondement théologico-religieux, suspendue à elle-même comme à sa propre liberté"--Page 4 of cover.