Clio 34:231-254 (
2011)
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Abstract
Les études récentes ont montré que les femmes ont participé, tout au long du Moyen Age, à l’activité économique. Pourtant, leur place dans la production artistique médiévale est généralement ignorée des historiens de l’art, alors même que l’étude de la production d’un artiste ou d’un milieu montre clairement, par les sources et les œuvres, qu’elles ont été présentes à chaque étape du processus de création. La confrontation de la norme à la pratique, par l’analyse de la réglementation de la gilde de Saint-Luc de quatorze villes (Nord, Flandre, Hainaut et Brabant) et des registres d’inscription à la gilde des métiers du livre brugeois, a permis de mettre en perspective les activités des femmes dans les métiers d’art. Elles apparaissent comme maîtresses, ayant passé la maîtrise du métier – et pas seulement de métiers dits féminins –, dirigeant l’atelier, aux côtés du mari ou seules (célibataires ou veuves) apprenties, formant parfois des garçons ou des filles au métier. Elles sont aussi les premières victimes des crises économiques.