Abstract
Depuis une vingtaine d’années on peut observer en France dans le champ de l’art contemporain la présence d’expositions institutionnelles qui font appel aux formes d’expression du militantisme. Deux caractéristiques majeures rendent compte de ce processus particulier d’artification de la politique d’où résulte en partie une désartification de l’œuvre d’art : l’inscription d’objets militants dans des expositions et l’extension du style militant qui en découle au discours des commissaires d’exposition. Fondée sur le courant des études postcoloniales, l’exposition « Tous, des sang-mêlés » (2017, Mac/Val) en offre un cas exemplaire. Les œuvres d’art ne sont pas pleinement devenues des objets militants mais, nimbées de style militant, elles sont enserrées par le fonctionnalisme direct.