La place et l'importance du Concile d'Alexandrie ou de 362 dans l'Histoire de l'Eglise de Rufin d'Aquilée
Abstract
Le concile d'Alexandrie qui, en 362, établit les bases diciplinaires et doctrinales d'un retour à la foi de Nicée officiellement abandonnée deux ans plus tôt par l'adoption du Symbole de Niké-Constantinople, revêt dans l'Histoire de l'Église de Rufin une importance que ne lui donneront plus les historiens grecs du ve siècle. Ceux-ci taisent en particulier l'aspect disciplinaire de cette réunion qui s'était montrée clémente envers les évêques qui avaient accepté plus ou moins ingénuement la foi de Niké-Constantinople. Rufin, qui a connu la situation de l'Église dans les années 360-380, s'attache à ce concile, et à sa mise en application en Occident par Eusèbe de Verceil et Hilaire de Poitiers, pour la bonne raison que celle-ci y rencontra l'intransigeance de Lucifer de Cagliari et de ceux qui se réclamaient de lui. L'attitude de Lucifer est présentée comme la conséquence du désaveu émis par Eusèbe de son action à Antioche en 362, sans que Rufin s'étende sur la suite de l'histoire de l'Église de cette cité. L'ensemble de l'arrière-plan, occidental, ne plaide pas en faveur d'une traduction par Rufin d'une Histoire grecque; il invite, en revanche, à ne pas oublier un schisme qui a perturbé la vie de l'Église d'Occident et qui a encore un petit nombre d'adeptes au moment où Rufin écrit