Abstract
L’interprétation d’Augustin à partir des Confessions par J.-L. Marion est une topologie de la charité (c’est-à-dire aussi une topique ou logique de l’amour), qui propose à la fois une théologie de l’adonné et une phénoménologie de la grâce. On en présente les principales thèses et quelques concepts fondamentaux en montrant et défendant l’arrière-plan théologique de la troisième voie explorée avec Augustin entre ego transcendantal et moi empirique : celle, précisément, de l’adonné, incompatible avec toute notion de sujet au sens aristotélicien du terme. La lecture d’Augustin par Marion est enracinée dans la lecture augustinienne des Psaumes. Elle ne fait intervenir ni Es gibt heideggérien ni Es denkt anticartésien. Elle est aussi non gilsonienne. Comme telle elle échappe à l’horizon de la métaphysique, qu’il s’agisse de la métaphysique de l’Exode ou de la métaphysique de la conversion, en plaidant pour une lecture apophatique de l’Idipsum (« Lui-même ») comme principal Nom divin.