Vers une écosophie des pratiques architecturales et urbaines
Ligeia 189 (2):5-14 (
2021)
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Abstract
Cet article revisite les constructions philosophiques vis-à-vis l’écologie politique de Félix Guattari, Bernard Stiegler, Isabelle Stengers et Bruno Latour, afin d’interroger les modes de transmission du savoir et l’articulation entre les dimensions esthétique, politique, technique, éthique et écologique en architecture et en urbanisme. Il réunit les démarches de ces penseurs pour problématiser le passage à l’acte, les pratiques architecturales et urbaines, et l’impact de l’industrialisation du geste sur les modes d’énonciation architecturale. La crise écologique renvoie à une crise plus générale du social, du politique et de l’existentiel. La jonction conceptuelle entre l’environnemental, le social et le mental permet d’adopter une vision « transversaliste » de l’écologie politique. Guattari définit comme écosophie l’« articulation éthico-politique entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux, et celui de la subjectivité humaine ». L’intention de capturer d’un seul tenant cette nature tripartie de l’écologie reflète le caractère éthico-politique de l’écosophie guattarienne. Guattari imaginait « une écosophie de type nouveau, à la fois pratique et spéculative, éthico-politique et esthétique ».