Abstract
Cet article nous met en garde contre une représentation biaisée, largement véhiculée, du débat actuel qui associe la défense d’une intégration du privé dans le système public à un désaveu du principe de l’égalité d’accès pour tous et comme une admission sans réserve d’un système injuste à « deux vitesses ». Or, il nous faut constater les conséquences négatives perverses de notre régime public limitant, dans les faits, l’utilisation optimale des ressources disponibles et l’accès aux soins, et reconnaître les avantages d’une coexistence positive du privé et du public qui, outre les solutions pratiques qu’elle comporte, se conforme au droit fondamental de la liberté de choix des individus. Bien comprise et intelligemment orchestrée, l’intégration des sources privées de financement en amont ne remet pas en cause l’égalité d’accès aux soins en aval mais nous permettra, bien plutôt, de résorber la crise systémique qui paralyse le système de santé.